Observer : le point de départ de mes accompagnements
Si vous avez déjà fait un cours de yoga avec moi, vous le savez. Je passe mon temps à dire “observez cette posture, observez ce qui se contracte, ce qui se relâche…” Pourquoi l’observation est-elle si importante à mes yeux?
Et que doit-on observer? Tout : les ressentis corporels, les pensées et les émotions.
Observer c’est la base
Toutes nos émotions s’expriment d’abord dans notre corps et nous sommes traversé.e.s par des émotions toute la journée. Que se passe-t-il si je n’observe pas ce qu’il se passe? Je vis seulement dans ma tête, je pense, je fonctionne, je fais ce “que je dois faire”. Mais si je ne suis pas à l’écoute de ce que me communique mon corps, je vais vivre des situations de peur, de stress, d’anxiété sans en prendre conscience. Et ces situations ne sont pas problématiques si nous sommes en capacité de réguler nos réactions mais s’il n’y a pas d’observation alors il n’y a pas de possibilité de régulation.
S’observer c’est le premier pas pour reconnecter notre corps, notre mental et nos émotions. Cela nous permettra d’aller vers ce qui nous rend heureux.se et nous amène de la joie!
Pourquoi certaines personnes ressentent les émotions dans leurs corps et d’autres pas?
De nombreux facteurs sont en cause : l’environnement, le vécu personnel, la culture… Pour expliquer cela, je m’appuie principalement sur la théorie polyvagale développée par Stephen Porges. Si je résume très grossièrement, notre système nerveux autonome (SNA) peut se trouver dans trois états: vagal ventral (connexion avec les autres, le monde), sympathique (se battre ou fuir) ou vagal dorsal (immobilisation, dissociation). Vous pouvez aller voir cette vidéo qui détaille très bien le fonctionnement du SNA.
C’est comme si nous avions deux cerveaux, une partie qui gère la survie et qui est en connexion avec le corps par le biais du système nerveux et une partie qui gère la cognition donc l’élaboration des pensées, le langage, les scénarios…
Nous ne choisissons pas consciemment dans quel état nous nous trouvons, c’est le système nerveux qui se place automatiquement dans un des trois, celui qui paraît le plus adapté pour notre survie.
Les états sympathique et vagal dorsal sont des réponses à une alerte du système nerveux, que le danger soit réel ou imaginé. Le corps envoie des signaux au cerveau pour indiquer ce qu’il doit faire: fuir (coeur qui bat vite, digestion qui s’arrête…) ou s’immobiliser. Si rien n’est fait et que la peur reste présente, l’alarme continue de s’activer et le système nerveux reste dans l’état adapté face au “danger”. Nous pouvons donc rester “coincé.e.s” dans un état pendant très longtemps. Pour réussir à sortir de l’état inadapté, il faut donc ramener suffisamment de ressenti de sécurité dans le corps pour faire cesser le signal d’alarme.
Précision importante : il ne s’agit pas de ne plus se confronter aux situations stressantes, il faut construire un SNA suffisamment souple pour passer d’un état à l’autre facilement.
Pour résumer, le manque de connexion avec le ressenti corporel peut être du à plusieurs phénomènes :
- l’éducation (ne pleure pas, mais non c’est rien…)
- les croyances (quand on veut on peut, il suffit de faire ce que l’on a décidé…)
- un SNA “bloqué” dans le vagal dorsal donc un état de figement très présent
Ce manque de connexion entraîne à la longue burn-out, anxiété chronique, colère inexpliquée, dépression…
Peut-on éduquer nos corps à ressentir davantage?
Oui! C’est précisément ce que je travaille avec les personnes que j’accompagne! Comment? Il y a deux axes importants à explorer. Premièrement, celui du sentiment de sécurité. Comme je l’ai dit plus haut, le besoin fondamental du système nerveux est la survie, il est donc primordial de ressentir la sécurité. C’est à cette seule condition que nous pourrons nous mettre en lien avec les autres et le monde qui nous entoure. Pour accéder à ce ressenti, je travaille beaucoup sur la notion d’ancrage avec des postures de yoga comme l’arbre ou la montagne, mais aussi des postures de fermeture et de longues expirations douces. Je m’appuie également sur des méditations guidées comme le yoga Nidra. C’est un travail qui se fait petit à petit, sans brusquer le système nerveux pour ne pas le renforcer dans son fonctionnement actuel.
L’autre axe que je mets en place en parallèle, c’est l’apprentissage ou la re-découverte de ses ressentis corporels. Pour cela, je travaille à partir de situations vécues et je vous invite à remettre le corps au centre du propos. A chaque fois que vous me parlez d’une situation ou d’une émotion, la question est la même “Et qu’est ce que vous ressentez dans votre corps?” .
Petit à petit, vous allez vous surprendre à parler davantage du ressenti et moins de l’interprétation que vous pourriez en faire. Et plus vous allez mettre ces observations en place, plus elles viendront facilement.
Une fois que cela sera mis en pratique, il faudra apprendre à accueillir ces sensations, à les apaiser puis éventuellement à mettre en place les changements nécessaires.
Et après?
Une fois que nous avons repris cette habitude de dialoguer avec notre corps, la suite est plus facile. Nous pouvons explorer au quotidien ce qui nous convient ou ce qui nous crée de l’insécurité, de la peur, de la colère… Et puis décider de faire des changements ou pas! Un travail complémentaire avec un.e psy peut être utile pour comprendre les croyances limitantes ou les schémas en place et pour en sortir si besoin.
Cette exploration et reconnexion avec votre corps vous intéresse? Je vous reçois à Marseille dans le 4ème et le 8ème arrondissement.